DANS LE BLEU
J’aime la couleur, toutes les couleurs, avec gourmandise, gloutonnerie…. Mais je n’en abuse pas.
Toutes les couleurs sont belles, pour qui sait les prendre…. Seules ou en mélange, juxtaposées, étalées, estompées, superposées, grattées, effacées.
Le bleu, c’est autre chose
Il y a le « Bleu Klein », le « Bleu Asse ». Et tant d’autres :
« Que de bleus, désormais, dit Jean Clair : bleu ciel, bleu nuit, bleu horizon, bleu faïence, pervenche, turquoise, bleu ardoise, bleu canard, bleu marin, bleu Nattier, bleu pétrole, lavande, bleu roi, saphir, bleu lessive, bleu barbeau… », tandis qu’il rappelle que l’Instruction pour les teintures de Colbert de 1669, classait les bleus en « bleu blanc, bleu naissant, bleu pâle, bleu mourant, bleu mignon, bleu céleste, bleu de reine, bleu turquin, bleu de roy, fleur de guesde, bleu pers, bleu aldego et bleu d’enfer… »
( Dialogue avec les morts, Gallimard, NRF, 2011, pp. 49-50)
Et plus qu’une couleur
Le bleu du ciel est noir chez Bataille. Le Grand bleu est envoûtant. Respiro ! Une grande inspiration de silence et Grazia plonge dans les flots bleus de Lampedusa…
Le bleu, c’est plus qu’une couleur. Il aide à vivre, à respirer, à espérer. On peut aussi s’y perdre et en mourir.
Le bleu est tout et son contraire, sage et ennuyeux ici, sombre et envoûtant là, froid, rassurant, excitant, subversif, tout en élégance et en noblesse, répulsif et vulgaire … Bleu des unions qui tournent à la désunion…. Où va le bleu ?
Le bleu est une géographie à découvrir entre ses lignes.
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